"Pourquoi je bois? Pour pouvoir écrire de la poésie." Jim Morrison

Je n'ai aucune allure. Et je sais que je devrais me remettre sérieusement au sport, apprendre à me maquiller, à me coiffer, à rester digne devant l'adversité. Au lieu de ça je mange tous les gâteaux et les bonbons de la maison, je ne fais plus attention au reflet de ma déchéance que me renvoie mon pire ennemi. Au diable les responsabilités, les tracas d'un quotidien parfois trop lourd. Pour une fois je voudrais me perdre dans les délices d'une existence superficielle et lâche. Ne m'attacher à rien ni personne, mettre mon cœur à l'abri blotti dans mon blouson de cuir. Poser un regard tranquille sur mes peines, et sur les images brillantes d'un passé terni à force de le ressasser sans cesse. D'y jeter des coup d'oeil furtifs, d'y passer les doigts afin de démêler les nœuds et d'apaiser les maux auxquels on ne s'habitue jamais.

Puis il y a l'avenir, que je n'ose jamais affronter et dont je me détourne sans cesse. Est-ce de la peur? Peut être... ou simplement le sentiment qu'un profond changement risquerait de trop remuer mon âme. Mais je n'ai plus peur aujourd'hui, j'ai rangé mes craintes au fond d'un tiroir. Elles sont avec les mauvais souvenirs et les déceptions. Et j'attends cette "liberté" promise, en comblant la vacuité de mon existence avec des mots plus inutiles les uns que les autres. Mots qui me font parler de liberté, d'amour, d'amitié et de tous ces souvenirs qui s'accumulent. Avec eux j'en oublierais presque le présent et la comédie quotidienne que je m'efforce de jouer. Bientôt tout prendra fin... Il me l'a promis...

Oui j'ai la fâcheuse habitude de laisser ceux que j'aime m'échapper, oui j'entends encore ses mots qui résonnent au creux de cette soirée d'été. Quelquefois j'aimerais leur dire qu'ils ne peuvent pas tout régenter, j'aimerais qu'ils me laissent au moins essayer... une fois... au moins une fois... mais je suis trop faible pour ça...