mercredi 12 décembre 2007


J'écris pour vivre. J'écris pour exister. Pour chercher un sens que je ne trouverai jamais à ma vie absurde et à la vie absurde de chaque être humain. Je suis emplie d'émotions. Mes mots les évacuent. Les vérités, les douleurs, les sentiments sont difficiles à dire sans les écrire. Écrire juste pour soulager des questions obsédantes et jeter ensuite le tout à la poubelle. Écrire parfois avec frénésie pour oublier la réalité et me rendre compte après avoir posé le stylo que je suis plus essoufflée que si j'avais couru le 100 mètres. Je me jette à corps perdu dans mes phrases bancales, je vis à travers mes écrits, je crie à travers les mots, je respire dans les virgules. Certains me disent proche du mutisme. Peut être. Si je ne pouvais pas exprimer tout ce qui m'étouffe, je ne sais pas où j'en serais. Ces questions sans réponse, ces idées sans issue m'auraient probablement rongé de l'intérieur. Je me suis souvent demandé comment écrire vraiment alors que je ne côtoyais que le bonheur, que je n'avais jamais vraiment vécu. Et puis j'ai compris. ça peut sembler faux, absurde, ridicule. Mais moi je sais. Je sais qu'à l'intérieur, j'ai une pièce cassée, un défaut de fabrication où je puise mon inspiration... Pourtant je vais bien, je n'ai pas de problème. ça m'a longtemps tracassé. En fait si, j'ai des problèmes existentiels. Et depuis toujours, mais qui n'en a pas? A l'âge de cinq ans je me questionnais pour savoir jusqu'où pouvait bien aller l'infini, à l'âge de six ans j'ai pris conscience que les adultes mentaient eux aussi, à l'âge de douze ans je ne voulais plus exister, à l'âge de quatorze ans j'ai découvert la mort et commencé à la redouter, à l'âge de seize ans j'ai été confrontée à la méchanceté et à la lâcheté, à l'âge de vingt ans je suis redescendue de ma planète et j'ai définitivement refusé de placer toute confiance en l'être humain...
Je tire mon apaisement de l'écriture que je tire elle même de mes questions et contradictions. Tout ça n'est juste qu'un certain bordel cérébral qui règne en moi, que je guéris avec des mots mais que parfois je voudrais ranger.

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