mercredi 24 octobre 2007

Dep' du soir, bonsoir..


Mercredi 23 octobre, une heure trente du matin...le CFPN cette année ce sera sans moi. Pas envie de dormir...ou plutôt peur de dormir. Je file sous ma douche. L'eau est glacée. Mes paupières sont lourdes, et j'arrive tout juste à attraper le pommeau de douche. Les larmes coulent en un long filet mince sur mes joues. J'augmente la pression de l'eau et me mets dessous. La puissance du jet cogne contre ma tête. Je ne bouge pas. Le plafond peut s'écrouler sur mon crâne et ce dernier peut bien se fendre en deux, je ne bougerai pas tant je suis inerte. Je m'agrippe aux parois de la douche. J'ai le tournis, les gouttes restées accrochées sur la vitre valsent devant moi. J'ai l'impression que ma tête flotte. Elle est légère, elle vole. Mon corps est au même endroit, immobile. Mon esprit se détache, il est en apesanteur. Le temps s'est figé. Plus rien d'autre ne compte que ce voyage qu'effectue mon esprit. L'eau est glacée. Ma peau est devenue bleue, et le rose de mes lèvres a laissé place à une couleur virant au rosâtre. Je reste de longues minutes, peut-être même des heures sous cette douche. La pression du jet me donne l'impression d'absorber la pression qui m'habite. Celle qui ne m'a pas quitté tout au long de la journée, celle qui hante même mes nuits parfois. Toute cette pression s'évapore avec la vapeur de la douche. Mon corps n'est plus obligé de correspondre avec mon esprit. Ce dernier peut s'échapper pendant un instant, et aller là où il le souhaite. L'eau est glacée. Je diminue progressivement l'eau. Et au fur et à mesure, tout mon esprit qui s'était allégé redevient subitement lourd. La buée a recouvert toute la vitre. Cet interlude s'achève, et laisse place de nouveau à la réalité...


Et je revis cette étrange journée, cette attente interminable...et ce moment si mystérieux où j'ai revu une partie de ma vie défiler devant mes yeux. Ce Papa qui me portait quand je ne voulais pas marcher. Ces gâteaux d'anniversaire. Ces tartines de Nutella sur la plage. Ces récréations qui ne finissaient jamais. Les baisers de ma Maman. Ce père Noël que j'attendais. Ce petit frère. Ces déménagements. Ce collège. Ce premier baiser. Cette première fois. Cette Mamie. Ces odeurs. Ces tours de bateau. Ce garçon. Ces étés. Cette île. Ces cousins...cette lettre. Ce temps passé à la rédiger, ne trouvant pas les mots justes, appropriés. Quelques pages traduisant la même idée, et où seules les figures de style, toutes plus compliquées les unes que les autres, variaient. Pourquoi me suis-je autant embêtée avec la grammaire? Il y avait une phrase bien précise, une phrase qui vaut plus que n'importe quel discours pour te dire ce que je ressentais : je t'...

Une goutte tombe encore sur mon visage. Je veux m'arrêter. Mais les larmes redoublent. ça sert à rien de repenser à tout ça : c'est du passé...




Tu es venu vers moi, tu as parlé très peu mais juste assez...deux ou trois mots "idiots" ça peut quand même tenir chaud... Merci Arthur pour ces mots là.

Aucun commentaire: